Au début des années 80, la fascination grandissante pour les nouvelles technologies a conduit à l’émergence d’un nouveau genre littéraire issu de la science-fiction : le cyberpunk ! Né de la contraction des mots cyber (du grec ancien kubérnètès : l'art de gouverner, à l'origine du mot cybernétique) et punk (mouvement exprimant une révolte contre les valeurs établies et datant de la fin des 70's), on fait remonter de coutume l'origine du mot cyberpunk à l'année 1984, lorsque sorti le roman Neuromancien de William Gibson qui par ailleurs, établie les premières thématiques de l'univers, à savoir un monde gouverné par les multinationales et où il est possible de se connecter au cyberspace grâce à des électrodes.

Bien que considéré par beaucoup comme le père fondateur du genre, Gibson n'est toutefois aucunement le géniteur du terme cyberpunk proprement dit, car il fut employé un an plus tôt par Bruce Bethke, écrivain américain qui titrait ainsi l'une de ses nouvelles publiée dans le magazine Amazing Science Fiction Stories.
C'est Gardner Dozois, éditeur réputé du Asimov's Science Fiction Magazine, qui popularisa le terme cyberpunk en qualifiait ainsi le style de l'œuvre de Gibson.

Qu'en voilà une bonne question !

Disons que ce qui caractérise le cyberpunk est son univers dystopique, c'est à dire une contre-utopie peignant une société imaginaire, organisée de telle façon qu'elle empêche ses membres d'atteindre le bonheur (1984 de Georges Orwell en est le parfait exemple).

Les récits se situent de manière générale dans un futur proche du notre et sur notre bonne vieille planète Terre, mais ce futur est toujours empreint de beaucoup de violence et de pessimisme. Le cyberpunk a en effet la particularité de projeter une vision très sombre du monde et de notre avenir, conséquence d’une société de plus en plus désorganisée, chaotique et corrompue. Il passe ainsi à la loupe les problèmes de notre civilisation tels que la pollution, le changement climatique, la surpopulation... Il parle de fin des nations, remplacées par des méga corporations, de la suppression des gouvernements, du contrôle des populations. La société moderne est décrite comme ayant perdu toute humanité, l’individualisme y est exacerbé et les peuples deviennent anonymes, n'ayant plus d'appartenance à un État mais à un cartel ou multinationale. La technologie semble omniprésente, le cyberspace se confond presque avec la réalité. Dans un tel contexte, il est inutile de parler de droit du travail ou de constitution, seule compte la loi du profit et la raison du plus fort, du plus puissant.

L’idée sous-jacente du cyberpunk est de montrer les dérives du monde actuel et de dénoncer l’ultra-capitalisme à l'échelle planétaire. De là à dire que notre monde est en train de rattraper le cyberpunk, il n'y a qu'un pas... que je franchirai en disant qu'effectivement, nous tendons à glisser inéluctablement vers cela. De ce fait, les auteurs de cyberpunk peuvent être considéré comme des visionnaires, des gens qui avaient tout compris bien avant l'heure.

On peut donc dire que le cyberpunk dénonce une vérité muselée par la main mise des grandes multinationales (la transformation du monde en gigantesque entreprise, le Nouvel Ordre Mondial, les crises économiques volontairement provoquées, l'anéantissement programmée des Nations, la main-mise sur Internet, etc...). Selon les auteurs cyberpunk, la connaissance EST le pouvoir et la liberté d’information est essentielle voir vitale ! Il est possible de voir dans leur message une finalité philosophique et politique.